rappeler leurs anciens protecteurs et les toits sous lesquels ils avaient coutume de s’abriter.
« Lorsque les navires anglais arrivèrent à Port-Royal pour enlever les familles acadiennes des environs, les soldats ne trouvèrent personne ; tous les habitants s’étaient retirés dans les bois, d’où la famine força plusieurs familles à sortir pour se rendre à ceux qui les poursuivaient ; les autres se retirèrent dans la profondeur des forêts, auprès de leurs amis les Micmacs et se réfugièrent ensuite au Canada.
« Dans quelques jours, les Anglais brûlèrent deux cent cinquante-trois maisons dans les environs de Port-Royal.
« Les malheureux Acadiens voyaient avec désespoir les soldats anglais promener la torche incendiaire dans leurs villages, sans oser offrir de résistance ; mais lorsqu’ils les virent s’approcher de la chapelle catholique pour y mettre le feu, ils se jetèrent sur les soldats, en tuèrent ou en blessèrent vingt-neuf et forcèrent les autres à s’éloigner. Après avoir venger l’injure gratuite faite à leur religion, ils se rejetèrent au fond des bois. »
Cette malheureuse épopée, dont le seul récit fait frémir d’indignation, se passait quelques semaines après les faits qui nous restent à raconter.
Le 8 juillet de cette même année 1755, à la tombée de la nuit, M. de Contrecœur parcourait d’un pas