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La Monongahéla

cinq maisons furent détruites, et un nombre proportionné de granges, d’étables et d’autres bâtiments…

« Les Acadiens prisonniers souffrirent avec résignation l’emprisonnement et les maux dont il était accompagné.

« Le départ devait avoir lieu le dix de septembre ; les navires étaient prêts ; les prisonniers avaient été rangés en ordre ; cent jeunes gens reçurent l’ordre de s’avancer vers les navires. Ils déclarèrent qu’ils étaient prêts à s’embarquer, mais qu’ils ne voulaient pas être séparés de leurs parents. Sur un ordre de l’officier supérieur, les soldats anglo-américains chargèrent à la baïonnette sur cette troupe de jeunes gens désarmés et les forcèrent de s’avancer vers les navires. Des mères se précipitaient vers le sentier que suivaient les malheureux prisonniers afin de leur dire un dernier adieu ; repoussées par les soldats, elles s’agenouillaient sur le rivage pour demander à Dieu de protéger leurs enfants qui cherchaient à s’encourager en chantant des cantiques.

« Les hommes plus âgés furent ensuite conduits aux navires de la même manière. Ainsi fut embarquée toute la population mâle du district des mines sur cinq navires mouillés dans l’entrée de la rivière Gaspareaux.

« Peu après arrivèrent d’autres navires sur lesquels les femmes et les enfants furent placés et conduits