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La Monongahéla

dreuil-Cavagnal, le seul gouverneur canadien sous la domination française, et le dernier.[1]

Cette période de trente années est féconde en faits remarquables. Nous signalerons notamment l’expédition heureuse de M. de Ligneris contre les Outagamis et la mort de Mgr de St-Valier en 1727 ; la découverte des Montagnes Rocheuses par M. de Varennes, sieur de la Vérendrye en 1743, après douze années de voyages accompagnés de périls sans nombre ; la prise de Louisbourg par les Anglais en 1745 et l’année suivante la perte de la flotte du duc d’Anville destinée à reprendre cette place ; en 1747, la victoire des Canadiens à Grand-Pré ; en 1754 l’assassinat de Jumonville alors que celui-ci s’avançait vers les Anglais commandés par Washington avec un drapeau de parlementaire ; l’éclatante vengeance que son frère de Villiers en tira en s’emparant du fort Nécessité après huit heures de combat ; la prise par les Anglais des forts Gaspareaux et Beauséjour, grâce à la trahison ou du moins à l’ineptie de Vergor, le protégé de l’infâme Bigot, et la dispersion des Acadiens en 1755.

La dispersion des Acadiens ! Cet acte de vengeance inique, que l’histoire a si souvent condamné et qu’elle ne saurait trop flétrir, trouve sa place ici. Nous en empruntons le récit à Ferland.

  1. L’auteur a donné les faits remarquables de son règne dans le Château de Beaumanoir, publié en 1886.