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La Monongahéla

XXI

Le retour.


Don Pedro de Vilescas n’était pas sur un lit de roses au moment où Daniel de St. Denis prenait congé du vice-roi du Mexique. Les nouvelles les plus alarmantes avaient été apportées au Présidio del Norte.

À quelque distance du fort que commandait Don Pedro de Vilescas, vivaient des sauvages fort pacifiques et de mœurs pastorales que les Espagnols employaient à l’élevage des bestiaux, la source pour ces contrées d’un commerce très-lucratif. Don. Gusman de Santocha avait même investi dans ce genre d’affaires la presque totalité de sa fortune et possédait dans le village de Bernardo, habité par ces sauvages, une magnifique et très-riche hacienda.

L’alcale, que distinguait une sordide avarice, traitait les habitants de ces villages comme des bêtes de somme. Les exactions commises par lui et ses compatriotes devinrent enfin d’un caractère tel, qu’il y eût des semblants de révolte.

Le gouverneur de Caouil en informa le vice-roi et ne lui cacha pas qu’en tout ceci, Don Pedro avait fait preuve lui-même sinon de complicité, du moins