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La Monongahéla

Aucun incident remarquable ne vint briser la monotonie du voyage.

En arrivant à Caouil, le chef de l’escorte se rendit immédiatement auprès du gouverneur de la place auquel il remit une lettre de Don Pedro et de l’alcade. Dans cette communication, Daniel était représenté comme un aventurier français dans lequel il était imprudent de reposer une confiance trop entière.

Or, à cette époque, les Espagnols du Mexique étaient d’une défiance extrême à l’égard des étrangers qui cherchaient à pénétrer dans l’intérieur de leur pays, parce qu’ils les soupçonnaient de ne vouloir s’introduire ainsi chez eux que dans le but d’examiner les mines.

Quand Daniel se présenta au gouverneur, celui-ci était déjà fixé, et après avoir examiné le passe-port du jeune homme, il lui annonça qu’il l’envoyait au vice-roi du Mexique.

Mexico était à trois cents lieues de Presidio del Norte. C’était donc un voyage qui devait durer longtemps et qui pouvait présenter les plus grands dangers.

Daniel jugea alors à propos de prendre ses précautions. Il renvoya aux Natchitoches quatre des cinq français qui l’avaient suivi, et parmi lesquels se trouvait Pénicaut, lequel a laissé un récit de son