Page:Rousseau - La Monongahéla, 1890.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
La Monongahéla

— Une simple indisposition, comme je viens de vous le dire. Demain je serai certainement sur pied et capable de descendre à terre.

— Très-bien, je vous attendrai.

— Seulement, reprit M. de Sérigny, je vous serais reconnaissant si vous vouliez bien amener chez vous M. Du Gué de Boisbriand. Il n’est pas marin, lui, et partant plus fatigué que nous de la traversée.

Le jeune officier s’inclina sans répondre au signe d’assentiment de M. de Bienville.

— Avant de vous quitter, mon frère, reprit celui-ci, j’ai une communication importante à vous faire, ou plutôt un projet à vous soumettre dont M. de Boisbriand, dans son gouvernement des Illinois, pourra tirer profit comme nous.

— Qn’est-ce ? fit M. de Sérigny.

— Nous sommes en très-bonnes relations avec les Espagnols qui nous environnent, et nous pourrions tirer d’immenses ressources dont bénéficieraient les habitants de la colonie, si nous pouvions établir avec eux des relations commerciales.

— L’idée me paraît excellente.

— Seulement, ces Espagnols sont très-défiants. Ils craignent que les étrangers ne s’introduisent dans leurs établissements que pour examiner les mines. Il me faudrait donc, pour tenter des négociations, un homme distingué, brave et habile, fin diplomate, et jusqu’à présent ce négociateur m’a manqué.