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La Monongahéla

semées de bocages jetés au milieu des prairies sans bornes. »

Ils firent ainsi soixante lieues sans rencontrer un seul homme. Un jour, ils découvrirent sur la rive droite du fleuve des vestiges sur le sable et un sentier à travers la prairie, lequel les conduisit au bout de six milles à l’entrée d’une bourgade qui leur parut désert. Ils appelèrent à haute voix. Quatre vieillards parurent aussitôt et vinrent au-devant d’eux en leur présentant le calumet de la paix. « Nous sommes des Illinois, dirent-ils, nous sommes des hommes, soyez les bienvenus parmi nous. »

C’était la première fois que le sol de l’Iowa était foulé par les blancs.

Après avoir dit adieu à ces sauvages, les voyageurs se mirent de nouveau en route et se rendirent, comme nous l’avons vu plus haut, jusqu’à l’Arkansas.

En revenant, ils suivirent la rivière des Illinois et atteignirent Chicago.

« Ils venaient de découvrir, dit Garneau, le pays le plus riche du monde, un sol couvert de vignes, de pommiers, de forêts magnifiques, arrosé d’innombrables rivières et parsemé de vertes prairies grouillantes de bisons, de cerfs et d’oiseaux de toutes sortes ; ils avaient découvert enfin, une contrée d’une fertilité prodigieuse et qui exporte aujourd’hui une