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La Monongahéla

des forêts, accoutumés à combattre l’Iroquois avec la hache et le fusil, parlant les langues des sauvages aussi bien que les sauvages eux-mêmes, et, cependant, toujours prêts à mettre leurs belles qualités au service de la religion et de la patrie, et à sacrifier leur vie au milieu des plus horribles supplices pour la gloire de Dieu et l’honneur du nom français ! Des filles timides, élevées dans la paix et la solitude du cloître, renonçant au silence du couvent pour servir Dieu au milieu de pauvres colons et de sauvages sales et déguenillés ; de grandes dames, habituées à l’aisance, formées aux agréments de la haute société, se condamnant volontairement à couler leurs jours dans un pays barbare et n’offrant aucune des jouissances matérielles qu’elles avaient possédées en France. »

À part ces hommes de guerre qui portèrent bien haut l’honneur français de ce côté-ci de l’Atlantique, il y eût durant cette époque d’autres gloires, des héros d’un autre genre qui ne méritent pas moins le juste tribut de notre admiration et de notre gratitude : nous voulons parler de ces hardis voyageurs qui ne craignirent pas de s’aventurer jusqu’aux limites les plus extrêmes du continent américain pour faire de nouvelles découvertes.

Mais même ces hardis pionniers de la civilisation eurent bien souvent des précurseurs dans la personne des pieux missionnaires, surtout parmi les Jésuites. C’est donc avec raison que Bancroft a écrit ces mots :