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6o Histoire critique de la rédaction des confessions

CLOTURE DE LÀ RÉDACTION.

En se rendant à Paris, Rousseau avait l’intention de «découvrir et de déconcerter la grande conspiratiom de ses ennemis. Lorsque dans ce but il implora l’aide d’autres personnes, il fallut les informer de tout ce qui s’était passé jusqu’alors et de tous les gens en cause. Rousseau crut atteindre ce but par des lectures confidentielles de ses mémoires et surtout des livres 9— ii de cet ouvrage. «Tous les intérêts relatifs à moi», dit-il lui-même, ïtous les motifs secrets y sont exposés. i (141)

Donc l’auteur des Confessions en avait termimé les livres VII — XI avant de quitter le midi de la France. Quand Rousseau a-t-il rédigé le livre douzième? Où cela a-t-il eu lieu? Nous ferons observer d’abord que le livre onzième devait terminer la seconde partie des Confessions. îSi parmi mes lecteurs, dit l’auteur au commencement du livre douzième, i! s’en trouve d’assez généreux pour vouloir approfondir ces mystères et découvrir la vérité, qu’ils relisent avec soin les trois pricédem livres, qu’en- suite à chaque fait qu’ils liront dans les sukians ils prennent les informations qui seront à leur portée etc.« (142) — Si l’on prend au pied de la lettre la première phrase du livre douzième: "(1762). Ici commence l’œuvre de ténèbres dans lequel, depuis huit ans, je me trouve enseveli etc.e : il faut en conclure, que l’auteur s’est mis à l’ouvrage après le mois de juin 1770. En effet la compardson de la correspondance avec le sujet du livre douzième des Confessions nous fournit la preuve évidente que celui-ci fut écrit après le retour de Rousseau à Paris. I.* 4 avril il adressait encore une lettre très-aimable à M. LaLiaud, (143) qu’il juge très sévèrement dans ce livre (144), Même après ces tristes scènes de 1767, Rousseau était demeuré dans les relations les plus, intimes avec son ami du Pevrou; néanmoins en 1779 il y .eut. une sorte de rupture et l’auteur des Confessions écrivait à du Peyrou, Paris, le 15 novembre 1770, une lettre pleine pourla première fois de sarcasmes et d’aigres propos. (145) C’est dans cet état d’irritation qu’il iît dans ses Confessions le portrait si peu flatteur d’un vieil ami (146) à qui, en préparant ses Confessions, le 4 juillet 1 765, il avait mandé ce qui suit : îje souhaite de consommer un ouvrage oïl je pourrai parler de mon cber hôte d’une manière qui contente mon cœur.* (147) — Très- importante pour résoudre cette question est la comparaison

(141J Otuvns compl. Coaf. IX. 33. (Cgnimsiic. du livre XUme.) (143) Ibid, Voyei p, 70 de ces Recherches.

\l’iAJ lUlU, YUjrtj, y. ,^

(143) Ibid. Corrisf. XIL ^..,

(144) Ibid. Conf. IX, SO.

(145) Ibid. Corretp. XII. 212.

(146) Ibid.. C™/ IX, 43--

(147) Ibid. Cerresp. XL 258.