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S8 Histoire critique de la rédaction des confessions

furent alors remises à M. du peyrou qui les légua par testament, comme faisant partie de son grand dépôt de Rousseau, à la Bibliothèque de Neuchâtel, (136),

Nous connaissons la manière de Rousseau de méditer les sujets de ses ouvrages et de faire ses premiers jets. Aussi pour la seconde partie des Confessions nous avons encore de nom- breuses ébauches, publiées par divers écrivains. Mms le seul éditeur qui n’ait pas ignoré que les morceaux qu’il donne au public fussent en rapport avec les Confessions, c’est M. G. -T. ViLLENAVE. Nous lui dcvous un livre qui porte le titre suivant: sPmsées £un esprit droit et sentiment {fun cœur vertueux, par J-J- Rousseau, ouvrage inédit. Imprimé sur le manuscrit auto- graphe de fauteur; suivi d’un autre opuscule de Rousseau intitulé: Mœurs, caractères. À Paris, chez Tournier-Favreux. i8z6. — Dans un avertissement, daté de Paria, 25 novembre 1825, G.-T. ViLLENAVE nous apprend que le premier manuscrit provenait de l’hôtel de Luxembourg, qu’il passa succesivement en différentes mains et enfin en celles de M. Tessier qui le céda à l’éditeur. Rien d’impossible à tout cela. Mais si ViLLENAVE reconnaît dans les soixante dix - sept Pensées d’un esprit droit etc. des fragments de la amorale sensitivet, il s’abuse complètement. Quiconque les lit et les compare avec l’idée précise et exacte que Rousseau nous donne lui-même dans les Confessions de sa amorale sensitivc reconnaîtra tout de suite la grave erreur de Villenave. Les Pensées d’un esprit droit etc. sont pour la plupart des sentimens ou des réflexions sur l’amour et sur l’amitié, qui nous rappelent en général les relations de Rousseau avec M""e d’Houdetot et principalement avec ses anciens amis Diderot, Grimm etc.; on pourrait les prendre parfois pour des variantes ou des notes du texte des Confessions. — l,e second des manuscrits que Villenave a publié et qu’il nomme lui-même »un brouillon", contient quatorze articles divers. Tous sont jies ébauches des Confessions et se retrouvent en général, plus ou moins modifiés, dans le livre douzième de cet ouvrage. L’article No. 5" sur Milord Maréchal (Keith), et la circonstance, que ce sbrouillonK s’est conservé en France, prouvent assez, que RoosseaU fit ces esquisses après son affaire avec Hume et après son retour en France.

Il y a encore dans l’ouvrage de Fritz Berthoud deux passages destinés aux Confessions et qui datent du commencement de 1765.