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50 Histoire critiquk de i.a rédaction des confessions

de Trye.ï (109) Mais nout. ne saurions dire jusqu’à quel passage il a continué cette seconde rédaction définitive, qu’il avait commencée à Wootton après avoir rejeté la_ première. ijai travaillé un peu à ma besogne, écrivait-il de cette retraite le 4 avril 1767 à son ami du Pevrou, au milieu du tumulte et des orages, dont j’étais entouré.» (110) En tout cas il a terminé en Angleterre les quatre premiers livres et une partie du cinquième. Car le passage suivant qui est empnmté au livre cinquième ne peut avoir été écrit qu’en Angleterre et vers la fin du séjour de l’auteur dans ce pays: »Je les (les Français) aime en dépit de moi, quoiqu’ils me maltraitent. En voyant déjà commencer la décadence de l’Angleterre, que j’ai prédite au milieu de ses triomphes, je me laisse bercer au fol espoir que la nation française, à son tour victorieuse, viendra peut-être un jour me tirer de la triste captivité où je vis.« (m) Ainsi l’auteur n’eut à rédiger au Château de Trye, que le reste du jnie livre et le 6"’^ livre en entier. Dès lors la rédaction définitive de la première partie des Cû/t- fessions était terminée et il est probable que Rousseau en fit, très-jwu de temps après, une copie modifiant par-ci par-là quelques passages. Il conserva lui-même l’un des deux exemplaires et destina l’autre à son dépôt chez, du Peyrou. (i i 2)

Mais avant de quitter le Château de Trye en juin 1768 pour se rendre dans le midi de la France, il choisit un déposi- taire provisoire. Madame de Nadaii.lac qui eut cet honneur, était abbesse de G omer • Fontaine près Chaumont en Vexin, dans le voisinage du Château de Trye, et elle avait acquis la confiance de l’auteur des Confessions principalement durant les derniers mois de 1767, lorsque son ami du Peyrou, sé- journant chez lui, tomba malade et lui inspira les plus vives inquiétudes par les paroles qu’il prononçait dans le délire de la fièvre. L’abbesse s’intéressa de tout son cœur à ses voisins, et Rousseau composa pour elle un morceau de musique sacrée, dont le manuscrit fut déposé plus tard à la Bibliothèque royale de Paris. Pour avoir envoyé à du Peykou de la marmelade de fleur d’orange, l’abbesse reçut dans la corresjiondancc de Rousseau le nom de sla dame à la marmelade de fleur d’orange. ; C’est à cette dame qu’au printemps de 1768 Thérèse I.evasseur, qui s’appelait alors Rënou comme Rousseau, et passait pour sa sœur, porta elle-même le dépôt à l’abbaye de Gomer-Fontaine. Ce dépôt se composait des pièces suivantes: sun cahier de Confessions-! , un carton portant l’étiquette saffaires de Corse«, des ïliasses de papiers* et ^des liasses de lettres adressées à

(109) Oeuvres compl. Ccnf. VIII. igô.

(110) Ih. Corrtsp. XII. II.

(111) Oeuvres eempl. de J.-J, Rousseau; nouvelle idilion etc. à Bruxelles, chCK Th. Lejeune etc. l8z8, lome XXIX. p. 82, note a) Variante.

(112) Voyeî Oeuvres eemfl. éd. de 1872. Conf. IX. 69 et Corresp. de Rousseau avec M. Du Peyrou du 12 janvier 1769. XII 133.