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40 Histoire critique de la rédaction des confessions

le récit de son apprentissage chez le notaire Massëron à Ge- nève, il y a la note suivante au crayon, de sa main: sRepris ici à Wootton.e Ainsi 43 pages et J ét^eiit mises au net avant le moment 0(1 Rousseau dut quitter la Suisse. Nous avons vu qu’alors il avait terminé la copie de la première liasse des pièces justificatives (1745 — 1757). (84) Entre les mains de son ami du Peyrou, qui était le dépositaire de tous les manuscrits et documents de Rousseau, se trouvaient aussi alors les brouillons de toute la première partie des Confessions. En voici la preuve:

sll est impossible que nul autre que moi déchiffre ces brouillons, qui contiennent l’histoire de ma Jeunesse jusqu’à mon départ pour Paris en 1741 J1742]. Gardez-les toutefois; si jamais nous nous revoyons je pourrai les mettre au net; sinon vous en pourrez toujours tirer par ci par là quelques anecdotes qui vous expliqueront bien des choses du caractère de votre ami qui n’est comme personne* . . . {85)

Ce billet, sans adresse, sans date et sans signature, ne peut avoir été écrit par Rousseau qu’à son dépositaire du Pevrou et à la fin de son séjour dans l’île de Saint-Pierre, lorsqu’il lui fit remettre ses plus précieux manuscrits, entre les 22 et 25 octobre 1765. (86)

Les brouillons mentionnés sont dispersés ou perdus; mais il en existe encore des fragments ou plutôt des ébauches à la façon de Rousseau. Parmi les Pensées détachées publiées par Streck- çiSEN-MouLTOU , les suivantes sont relatives à l’Introduction :

i) sNe connaîtrons jamais l’homme p. 355. 356. [Voyez

Félix Bovet, Fragni. iniâ. p. 7.] 2) Ne viendra-t-U jamais un homme sensé qui remarque la maligne adresse , . . . p. 365. [Voyez Félix Bovet, Fragm. inéd. p. 10, 11.] Nous avons eu la chance de découvrir encore à Neuchâtel des ébauches très- importantes, qui se rapportent à l’histoire de la vie même de Rousseau, et qui nous en révèlent quelques traits jusqu’ici in- connus. Elles sont griffonnées, comme tant d’autres, sur des chiffons de papier. Les voici:

i) Je coûtai la vie à la meilleure des mères [et] ma naissance fut [a tous égards la] ma première infortune.

Ces lignes peignent bien l’auteur <f Emile. Elles sont griffonnées sur le revers d’une enveloppe qui porte l’adresse sA. M. Rousseau

(84) Oiuvris cempl. Correspond. Rousseiiu ik M. Du Peyroil , Paris le 24 décembre 1765. XI. 302. Voyez la note 29.

(85) Manuscr. de la BibUoth. de NenchSlel.

(86) Voyei les Oeuvres compl. Carresp. des lettres du 22 — 25 octobre 1765. XI. 288.