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cier du peuple, qui n’avoit ni auspices ni juridiction.

Le tribunat sagement tempéré est le plus ferme appui d’une bonne constitution ; mais pour peu de force qu’il ait de trop il renverse tout : A l’égard de la foiblesse, elle n’est pas dans sa nature, & pourvu qu’il soit quelque chose, il n’est jamais moins qu’il ne faut.

Il degenere en tirannie quand il usurpe la puissance exécutive dont il n’est que le modérateur, & qu’il veut dispenser des loix qu’il ne doit que protéger. L’énorme pouvoir des Ephores qui fut sans danger tant que Sparte conserva ses mœurs, en accélera la corruption commencée. Le sang d’Agis égorgé par ces tirans fut vengé par son successeur : le crime & le châtiment des Ephores hâterent également la perte de la Répu-