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) LIVRE l. — CHAP. V1. 31 existent, ils n’ont plus d’autre moyen pour se conserver que de former par agrégation une somme de forces qui puisse l’emporter sur la resistance, de les mettre en jeu par un seul mobile, et de les faire agir de concert. Cette somme de forces ne peut naitre que du concours de plusieurs; mais la force et la liberté de chaque homme étant les premiers instruments de sa conservation, com- ment les engagera-t-il sans se nuire et sans négliger les soins qu’il se doit? Cette difficulté, ramenée a mon sujet, peut s’énoncer en ces termes: it Trouver une forme d’association qui défende et protege de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, etpar laquelle chacun, s’unissant a tous, n’obéisse pourtant qu’a lui-meme, et reste aussi libre qu’au- paravant. » Tel est le probleme fondamental dont le Con- tra! social donne la solution (1). Les clauses de ce contrat sont tellement déterminées par la nature de l’acte, que la moindre modification les rendrait vaines et de nul effet; en sorte que, bien qu’el1es n’aient peut-étre jamais été formellement énoncées, elles sont par- tout les memes, partout tacitement admises et reconnues, jusqu’:?t ce que, le pacte social étant violé, chacun rentre alors dans ses premiers droits, et reprenne sa liberté natu- relle, en perdant la liberté conventionnelle pour laquelle il y renonga. en nations ou en peuples composés de plusieurs families particulieres qui out chacune leurs droits. La société, considérée dans ce dernier sens, s’ap- pelle société civile. On la peut définir, selon les choses qui ont été dites, société d’hommes unis ensemble sous le meme gouvernement et sous les mémes lois. Par ce gouvernement et ces lois, le repos et la vie de tous les hommes sont mis, autant qu’il se peut, en sureté. Quiconque donc n’aime pas la société civile dont il fait partie, c’est·é·dire, l’Etat ou il est né, est ennemi de lui-méme et de tout le genre humain. (1) R. Manuscrit de Neucheftel. — Le peuple ne peut contracter qu’avec lui-méme, car s'il contractait avec ses ofiiciers, comme il les rend déposi- I8il'8S de IOUIC S8 pl1i888I1C¢, et qlliii Diy 8UI'8iI SUCH!} gRl'8I1t dll CODIPSCI, ce ne serait pas contmcter avec eux, ee serait réeuement se mettre A leur discrétion.