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IV DISCOURS SUR IJORIGINE ET LES FONDEMENTS DE UINEGALITE PARMI LES HOMMES Extraits Non in dcpravatis., sed in his qum bene secundum naturam se habent, consideran- - dum est quid sit naturale. Auusrorz, Politic., lib. 11. A LA uévunnrous on cmuévn Magnifiques, tres honorés et souverains seigneurs, _ Convaincu qu’il n’appartient qu’au citoyen vertueux de rendre A sa patrie des honneurs qu’elle puisse avouer, il y a trente ans que je travaille A mériter de vous offrir un hommage public; et cette heureuse occasion suppléant en partie A ce que mes efforts n’ont pu faire, j’ai cru qu’il me serait permis de consulter ici le zéle qui m’a— nime plus que le droit qui devrait m’autoriser. Ayant eu le bonheur de naitre parmi vous, comment pourrais-je méditer sur l’égalité que la nature a mise entre les homnies, et sur 1’inégalité qu’ils ont insti- tuée, sans penser A la profonde sagesse avec laquelle l’une et l’autre, heureusement combinées dans cet Etat, concourent, de la maniere la plus approchante de la loi naturelle et la plus favorable A la so- . ciété, au maintien de l’ordre public, et au bonheur des particuliers? En recherchant les meilleures maximes que le bon sens puisse dicter sur la constitution d’un gouvernement, j’ai été- trappé de les voir toutes en exécution dans le votre, que méme sans étre né dans vos murs j’aurais cru ne pouvoir me dispenser d’oHrir ce tableau de la société humaine A celui de tous les peuples qui me parait en posséder les plus grands avantages, et en avoir le mieux prévenu les abus. Si j’avais eu A choisir le lieu de ma naissance, j’aurais choisi une société d’une grandeur bornée par l’étendue des facultés humaines, c’est-A-dire par la possibilité d’étre bien gouvernée, et ou chacun A s I