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LIVRE [V. — CHAP. IV. rg: posait de multiplier les conseils du roi de France, et d’en élire les membres par scrutin, il ne voyait pas qu’il propo- sait de changer la forme du gouvernement. Il me resterait A parler de la maniére de donner et de recueillir les voix dans l’assemblée du peuple; mais peut- étre l’historique de la police romaine a cet égard expli- quera-t-il plus sensiblement toutes les maximes que je pour- rais établir. Il n’est pas indigne d’un lecteur judicieux de voir un peu en détail comment se traitaient les atfaires publiques et particuliéres dans un conseil de deux cent mille hommes (1). _ CHAPITRE IV mss comcxs ROMAINS Nous n’avons nuls monuments bien assurés des pre- miers temps de Rome; il y a meme grande apparence que la plupart des choses qu’on en débite sont des fables(a),et en général la partie la plus instructive des annales des peuples, qui est l’histoire de leur établissement, est celle qui nous manque le plus. L’expérience nous apprend tous les jours de quelles causes naissent les révolutions des empires: · mais, comme il ne se forme plus de peuple, nous n’avons guére que des conjectures pour expliquer comment ils se sont formés. Les usages qu’on trouve établis attestent au moins qu’il y eut une origine A ces usages. Des traditions qui remon- tent A ces origines, celles qu’appuient les plus grandes autorités, et que de plus fortes raisons coniirment, doivent (a) Le nom de Rome, qu’on prétend venir de Romulus, est grec, et signifie force; le nom de Numa est grec aussi, et signiiie loi. Quelle appa- rence que les deux premiers rois de cette ville aient porté d’avance des noms si bien relatifs A ce qu’ils ont fait? (Note du Contrat social, édition de I7iil)Voir Morrrssqmrw, Esprit des Lois, liv. XI, chap. xr A xxx. E l