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LIVRE 111. - CHAP. XVIII. :77 Ce changement de relation n’est point une subtilité de speculation sans exemple dans la pratique : il a lieu tous les jours dans le parlement d’Angleterrc, ou la chambre basse, en certaines occasions, se tourne en grand comité, pour mieux discuter les aifaires, et devient ainsi simple commis- sion, de cour souveraine qu’elle était l’instant précédent; en telle sorte qu’elle se fait ensuite rapport a elle-meme, comme chambre des communes, de ce qu’elle vient de régler en grand comité, et délibere de nouveau sous un titre de ce qu’elle a déja résolu sous un autre. Tel est 1’avantage propre au gouvernement démocra- tique, de pouvoir étre établi dans le fait par un simple acte de la volonté générale. Aprés quoi ce gouvernement provi- sionnel reste en possession, si telle est la forme adoptée, ou établit au nom du souverain le gouvernement prescrit par la loi; et tout se trouve ainsi dans la régle. Il n’est pas pos- sible d’instituer le gouvernement d’aucune autre maniére _ Iégitime et sans renoncer aux principes ci-devant établis. CHAPITRE XVIII Movxm mz Pnévzuxn uzs usvxpartous nu couvznusmzur Dc ces éclaircissements il résulte, en confirmation du chapitre xvr, que l’acte qui institue le gouvernement n’est point un contrat, mais une loi; que les dépositaires de la puissance exécutive ne sont point les maitres du peuple, mais ses officiers; qu’il peut les établir et les destituer quand il lui plait; qu`il n’est point question pour eux de contracter, mais d’obéir; et qu’en se chargeant des fonctions que l’Etat leur impose ils ne font que remplir leur devoir de citoyens, O sans avoir en aucune sorte le droit de disputer sur les con- ditions. Quand donc il arrive que le peuple institue un gouver- I2