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LIVRE III. - CHAP. VIII. x45 vénient Oppose, et, quand le gouvernement est tI'Op léche, ériger des tribunaux pour le concentrer. Cela se pratique dans toutes les démocraties. Dans le premier cas, on divise le gouvernement pour Paifaiblir, et dans le second, pour le renforcer; car les maximum de force et de faiblesse se tI'O.1VeI‘lt également dans les gouvernements Simples, au lieu que les formes mixtes d0I1I1e¤t une fO1`Ce moyenne CHAPITRE VIII QUE TOUTE FORME DE GOUVERNEMENT N°EsT PAS PIIOPRE A TOUT PAYS La liberté, n’étant pas un fruit de tous les climats (3), n’est pas A la portée de tous les peuples. Plus on médite ce ne se trouve que dans les gouvernements modérés. Mais elle n'est pas tou- jours dans les Etats modérés. Elle n’y est que lorsqu’on n'abuse pas du pouvoir... Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir il faut que par la disposition des choses le pouvoir arrete le pouvoir. (1) R. P0ly·syn0die.— Quelles sont les circonstances dans lesquelles une monarchic héréditaire peut sans révolution etre tempérée par des formes qui Ia rapprochent de Paristocratie? Les corps intermédiaires entre le prince et le peuple peuvent-ils, doivent-ils avoir une iuridiction indépendante l`une de 1'autrc?Ou s’ils sont précaires et dépendants du prince, peuvent—i1s iamais entrer comme parties intégrantcs dans la constitution de l’Etat et meme avoir une influence réelle sur les atfaires? Questions préliminaires qu’il fallait discuter et qui ne semblent pas faciles it résoudre; car s`i1 est vrai que la pente naturelle est toujours vers la corruption et par consequent vers le despotisme, il est diflicile de voir par quelles ressources de politique lc prince, meme quand il le voudrait, pourrait donner A cette pente une direc- tion contraire qui ne peut etre changée par ses successeurs ni par leurs rninistres. · I (2) R. Réponse au roi de Pologne. — Quand le mal est incurable, le mé- decin applique des palliatifs et proportionne les remedes moins aux besoins qu’au temperament du malade. C’est au sage législateur d’imiter sa pru- dence et, ne pouvant plus approprier aux peuples malades la plus excellente police, de leur donner au moins, comme Solon, la meilleure qu’ils puissent comporter. (3) Purrox, Des Lois, liv. V. — Il ne faut pas oublier que tous les lieux ne sont pas également propres it rendre les hommes meilleurs ou pires et qu’il ne faut pas que les lois soient contraires au climat. xo K L