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I I LIVRE III. — CHAP. VII. 13g I nement quand on l‘a, la question scrit d’en trouver un ` bon (1). C H A P I T R E VII DES GOUVERNEMENTS MIXTES A proprement parler, il n’y a point de gouvernement simple. Il faut qu’un chef unique ait des magistrats subal- qu’il respire, comme la lumiére de ses yeux, comme sa vie, et plus que sa vie. Art. 2. De I’Obéissance due au prince. - Si le prince n’est ponctuellc- ‘ ment obéi, l’o1·dre public est renversé et il n’y a plus d’unité, par consequent plus de concours ni de paix dans un Etat. C’est pourquoi nous avons vu que quiconque désobéit A la puissance · publique est jugé digne de mort... I Au reste quand Jesus-Christ dit aux Juifs : it Rendez A César ce qui est du A César », il n’examina pas comment était établie la puissance des Césars, c‘est assez qu’il les trouvAt établis et régnants; il voulait qu’on respectét dans leur autorité l’ordre de Dieu et le fondement du repos pubhc. II• Proposition. — Comme on ne doit pas obéir au gouvernement contre les ordres du roi, on doit encore moins obéir an roi contre les ordres de Dieu. C’est alors qu’a lieu seulement cette réponse que les apotres font aux magistrats : u Il faut obéir A Dieu plutot qu’aux hommes. » III• Proposition. — La raison fait voir que tout l’Etat doit contribuer aux nécessités publiques auxquelles le prince doit pourvoir. l Sans cela il ne peut ni soutenir ni défendrc les particuliers ni l’Etat meme. Le royaume sera en proie, les particulicrs périront dans la ruine de l’Etat. De sorte qu’A vrai dire le tribut n’est autre chose qu’une petite partie de son bien qu’on paye au prince pour lui donner le moyen de sauver le tout. t IV- Proposition. — Mais ce qu’il y a de plus important, c’est que saint Augustin reconnait, aprés l’Ecriture, une sainteté inhérente au caractere royal qui ne peut etre effacée par aucun crime. Mandement de M. dc Beaumont contre l’Emile. - ez Oui, M. T. C. F., dans tout ce qui est de l‘ordre civil vous devez obéir au prince et A ceux qui exercent son autorité comme·A Dieu meme. Les seuls intéréts de l’etre supreme peuvent mettre des bornes A votre soumission et si on voulait vous punir de votre lidélité A ses ordres, vous devriez encore souffrir avec patience et sans murmure. Les Néron, les Domitien eux-memes, qui aimérent mieux etre les fléaux de la terre que les péres de leurs peuples, n`étaient comp- tables qu’A Dieu de l‘abus de leur puissance... (1) R. Emile, liv. III. — Je tiens pour impossible que les grandes mo- narchies de l’Europe aient encore longtemps A durer: toutes ont brillé, et l