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288 DU CONTRAT SOCIAL

��CHAPITRE IV

��DES COMICES ROMAINS

��Nous n'avons nuls monuments bien assurés des premiers temps de Rome ; il y a même grande appa- rence que la plupart des choses qu'on en débite sont des fables (a); et, en général, la partie la plus ins- tructive des annales des peuples, qui est l'histoire de leur établissement, est celle qui nous manque le plus. L'expérience nous apprend tous les jours de quelles causes naissent les révolutions des empires ; mais, comme il ne se forme plus de peuples, nous n'avons guère que des conjectures pour expliquer comment ils se sont formés.

Les usages qu'on trouve établis attestent au moins qu'il y eut une origine à ces usages. Des traditions qui remontent à ces origines, celles qu'appuient les plus grandes autorités, et que de plus fortes raisons confirment, doivent passer pour les plus certaines. Voilà les maximes que j'ai tâché de suivre en recher- chant comment le plus libre et le plus puissant peuple de la terre exerçait son pouvoir suprême.

(a) Le nom de Rome, qu'on prétend venir de Romulus, est grec et signifie force (*); le nom de Numa est grec aussi et signifie loi. Quelle apparence que les deux premiers rois de cette ville aient porté d'avance des noms si bien relatifs à ce qu'ils ont fait? (Note de Rousseau).

(*) La critique contemporaine a rejeté cette étymologie.

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