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IQO DU CONTRAT SOCIAL

��CHAPITRE XI

��DES DIVERS SYSTEMES DE LEGISLATION

Si Ton recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu'il se réduit à deux objets principaux : la liberté et Y égalité ; la liberté, parce que toute dépendance particulière (*)

ans après la publication du Contrat social, le Messie annoncé par cette curieuse prophétie. Mais il faut noter que les « pressentiments »de Rousseau portaient sur le développe- ment du peuple corse lui-même, à qui il prédisait un grand rôle politique. Cette illusion était partagée d'ailleurs par nombre d'écrivains du xvni c siècle, Frédéric II {Anti- Machiavel, ch. xx), Voltaire, etc. : le courage des Corses, leur opiniâtreté à défendre leur indépendance, l'énergie de Paoli avaient valu à la petite ile l'ardente sympathie de toute l'Europe libérale et philosophique. — Il faut peut-être voir surtout dans ce passage une marque du désir qu'avait Rousseau d'appliquer son système politique et de réaliser lui-même cet idéal du Législateur qu'il avait représenté si majestueux. Les Corses d'ailleurs relevèrent l'invitation : en 1764, M. Butta-Foco, avec l'agrément de Paoli, entama des négociations avec Rousseau et l'invita à donner une constitution à la Corse. Ce fut l'occasion d'une intéressante correspondance et surtout d'un très curieux Projet de Constitution pour la Corse, qu'a publié M. Streckeisen-Moul- tou (Œuvres et corresp. inédites de J.-J.-R., 1861), où l'on voit Rousseau s'efforçant d'adapter aux faits les théories du Contrat social.

(') On est libre quand on ne dépend que de la nature et de la loi. La liberté, selon Rousseau, se ramène donc en somme à l'égalité devant la loi.

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