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B E M. 5-3

fîtuation clcvcc pour être plus facilement vu & entendu de toute la troupe. Ces Batteurs de Molure fc nommoient eu Grec »«J<’»r»».i , & : ■" y.’ ;»» , à cau(o du bruit de leurs pieds , tvirttif, ; , à caufe de l’uniformité du gefte , & , (î l’on peut parler ainli , de la monotonie du Rliythme (ju’ils battoient toujours à deux Tems. Ils i’appelloient en Latin ptdarii ^ podarii , pedicularii. Ils garniflbient ordinairement leurs pieds de certaines chauflures ou fandales de bois ou do fer j deftincos à rendre la percudîon rliythmiquc plus éclatante , nommées en Grec »^oi<ir.’Çi« , «f.i<’»«A«, x^jûirir» ; & en Latin, pcdicula ^ fcabella ou fcabilla, à caufe qu’elles relîembloicnt à de petits marchepieds ou de petites efcabelles.

Ils battoient la Mtfurc , non-fculcment du pied , mais aullî de la main droite dont ils rcunillbient tous les doigts pour frapper dans le creux de la main gauche , & celui qui marquoit ainfi le Rhythme s’appelloit ManuduBor. Outre ce claquement de mains & le bruit des fandales , les Anciens avoient encore , pour battre la Mcfure , celui des coquilles, des écailles d’huitres , &t des ollemens d’animaux , qu’on frappoit l’un contre l’autro, comme on fait aujourd’hui les Caftagnettes, le Triangle & autres pareils Inftrumens.

Tout ce bruit li défagrcablc & fi fuperflu parmi nous , à caufe de l’cc ;a !ité confiante de la Mefure , ne l’ctoit pas de mcme chez eux, cii les fréquens changemens de pieds & de Rhythmcs exigeoient un Accord plus difficile & donnoient au bruit même une variété plus harmonieufe & plus piquante. Ekicore peut-on dire que l’ufage de battre ainfi ne s’introduifit qu’à mefure que la Mélodie devint plus languiffante , & perdit de fon accent & de fon énergie. Plus on remonte, moins on trouve d’exemples de ces Batteurs de Mefure , ôc dans la Mufique de la plus haute antiquité l’on n’en trouve plus du tout. BÉMOL ou B M O L. /. m. Caradère de Mufique auquel on donne à-peu-près la figure d’un b , Se qui fait abbaillcr d’jn fcmi-Ton mineur la Note à laquelle il efl joint. (Voyez Semi-Ton.) Guy d’Arezzo ayant autrefois donné des noms à fix des Notes de rOftave , defquelles il fit fon célèbre Hexacorde , laiflTa la feptième fans autre nom que celui de la lettre B qui lui cW propre , comme le C à Vut , le D au rê , &c. Or ce B in chantoit de deux manières ; f^avoir.