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LETTRES DE KIRCHBERGER

que VOUS pouvez faire le bonheur de deux personnes, en leur indiquant les moyens pour établir solidement l’amitié et la confiance qu’elles ont l’une pour l’autre.

N’est-il pas nécessaire de cacher quelquefois l’amour que j’ai pour elle ? Est-ce qu’une certaine décence mâle n’est pas indispensable pour conserver l’estime d’une personne avec laquelle on vit toujours ?

Mon épouse a été touchée du passage de votre lettre, mon illustre ami, où vous vous adressez à elle. Nous serons tous les deux plus heureux, si nous conservons toujours, elle votre estime, et moi votre amitié. Permettez que je vous embrasse : vous êtes l’homme que j’aime et que je respecte le plus.

Châtagneréaz, 12 novembre 1763.

Si je vous disais qu’à la réception de votre lettre,’ mon respectable et bien cher ami, j’éprouvais la même chose qu’un amant qui, après une longue absence, revoit l’objet de son amour, je vous donnerais une faible idée du plaisir que j’ai goûté. Mon premier mouvement fut d’embrasser mon épouse : « Vois-tu, ma chère amie, qui m’a écrit ! »

Schosshalden, 31 juillet 1764.

Je tâche toujours de rendre ma femme heureuse autant qu’il est possible. Ce qui m’empêche de réussir en-