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la Bémol, qui semble être le vrai moyen harmonique ; c’est non-seulement que cette division nous rejetteroit fort loin du Mode, mais encore que cette même Note la Bémol n’est moyenne Harmonique qu’en apparence ; attendu que la Quarte fa, si Bémol, est altérée & trop foible d’un Comma ; de sorte que sol Dièse, qui a un moindre rapport à fa, approche plus du vrai moyen harmonique que la Bémol, qui a un plus grand rapport au même fa.

Au reste, on doit observer que tous les Sons de cet Accord qui réunissent ainsi en une Harmonie réguliere & simultanée, sont exactement les quatre mêmes Sons fournis ci-devant dans la Série dissonante Q par le complémens des divisions de la Sextuple harmonique : ce qui ferme, en quelque maniere, le cercle harmonieux, & confirme la liaison de toutes les parties du Systême.

À l’aide de cette Sixte & de tous les autres Sons que la proportion harmonique & l’analogie fournissent dans le Mode mineur, on a un moyen facile de prolonger & varier assez long-tems l’Harmonie sans sortir du Mode, ni même employer aucune véritable Dissonance ; comme on peut le voir dans l’exemple de Contre-point donne par M. Tartini dans lequel il prétend n’avoir employé aucune Dissonance, si ce n’est la Quarte-&-Quinte finale.

Cette même Sixte superflue a encore des usages plus importans & plus fins dans les Modulations détournées de passages enharmoniques, en ce qu’elle peut se prendre indifféremment dans la pratique pour la Septieme bémolisée par le signe de laquelle cette Sixte diésée différé très-peu