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jamais pour Fondamentale, que le Son E b ; ce qui prouve que, ni l’ Accord mineur, ni son Mode, ne sont donnés par la Nature. Que si l’ on fait consonner deux ou plusieurs Intervalles de l’ Accord mineur, les Sons fondamentaux se multiplieront ; &, relativement à ces Sons, on entendra plusieurs Accords majeurs à la fois, sans aucun Accord mineur.

Ainsi, par expérience dire en présence de huit célebres Professeurs de Musique, deux Hautbois & un Violon sonnant ensemble les Notes blanches marquées dans la Portée A, (Pl. G. Fig. 5.) on entendoit distinctement les Sons marqués en noir dans la même Figure ; savoir, ceux qui sont marqués à part dans la Portée B pour les Intervalles qui sont au-dessus, & ceux marqués dans la Portée C, aussi pour les Intervalles qui sont au-dessus.

En jugeant de l’ horrible cacophonie qui devoir résulter de cet ensemble, on doit conclure que toute Musique en Mode mineur seroit insupportable à l’ oreille, si les Intervalles étoient assez justes & les Instrumens assez forts pour rendre les Sons engendrés aussi sensibles que les générateurs.

On me permettra de remarquer en passant, que l’ inverse de deux Modes, marquée dans la Figure 13, ne se borne pas à l’ Accord fondamental qui les constitue, mais peut l’ étendre à toute la suite d’ un Chant & d’ une Harmonie qui, notée en sens direct dans le Mode majeur, lorsqu’ on renverse le papier & qu’ on met des clefs à la fin c’ c Lignes devenues le commencement, présente à rebours une autre suite de Chant & d’ Harmonie en Mode mineur, exactement