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qui récite accompagné d’une Basse-continue ; & dans une telle composition l’on s’attache à tout ce qu’il y a de plus favorable pour faire briller l’Instrument pour lequel on travaille, soit par le tour des chants, soit par le choix des Sons qui conviennent le mieux à cette espece d’Instrument, soit par la hardiesse de l’exécution. Il y a aussi des Sonates en Trio, que les Italiens appellent plus communément Sinfonie ; mais quand elles passent trois Parties, ou qu’il y en a quelqu’une récitante, elles prennent le nom de Concerto. (Voy. CONCERTO.)

Il y a plusieurs sortes de Sonates. Les Italiens les réduisent à deux especes principales. L’une qu’ils appellent Sonate da Camera, Sonates de Chambre, lesquelles sont composées de plusieurs Airs familiers ou à danser, tels à-peu-pris que ces recueils qu’on appelle en France des Quites. L’autre espece est appellée Sonate da Chiesa, Sonates d’Eglise, dans la composition desquelles il doit entrer plus de recherche, de travail, d’Harmonie, & des Chants plus convenables à la dignité du lieu. De quelque espece que soient les Sonates, elles commencent d’ordinaire par un Adagio ; &, après avoir passé par deux ou trois mouvemens différens, finissent par un Allegro ou un Presto.

Aujourd’hui que les Instrumens sont la partie la plus importante de la Musique, les Sonates sont extrêmement à la mode, de même que toute espece de Symphonie ; le Vocal n’en est gueres que l’accessoire, & le Chant accompagne l’accompagnement. Nous tenons ce mauvais goût de ceux qui, voulant introduire le tour de la Musique Italienne dans