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Il faut des huit à dix années pour y réussir passablement. Quelles sont donc les causes qui retardent ainsi l’avancement des éleve de embarrassent si long-tems les Maîtres, si la seule difficulté de l’Art ne fait point cela ?

Il y en a deux principales : l’une dans la manioc de chiffrer les Basses : l’autre dans la méthode de l’Accompagnement. Parlons d’abord de la premiere.

Les Signes dont on se sert pour chiffrer les Basses sont en trop grand nombre : il y a si peu d’Accords fondamentaux ! Pourquoi faut-il tant de chiffres pour les exprimer ? Ces mêmes Signes sont équivoques, obscurs, insuffisans. Par exemple, ils ne déterminent presque jamais l’espece des Intervalles qu ils expriment, ou, qui pis est, ils en indiquent d’une autre espece. On barre les uns pour marquer des Dièses ; on en barre d’autres pour marquer des Bémols : les Intervalles Majeurs & les Superflus, même les Diminues, s’expriment souvent de la même maniere : quand les chiffres sont doubles, ils sont trop confus ; quand ils sont simples, ils n’offrent presque jamais que l’idée d’un seul Intervalle ; de sorte qu’on en a toujours plusieurs à déterminer.

Comment remédier à ces inconvéniens ? Faudra-t-il multiplier les Signes pour tout exprimer ? Mais on se plaint qu’il y cri à déjà trop. Faudra-t-il les réduire ? On laissera plus de choses à deviner l’Accompagnateur, qui n’est déjà que trop occupé ; & dès qu’on fait tant que d’employer des chiffres, il faut qu’ils puissent tout dire. Que faire donc ? Inventer de nouveaux Signes, perfectionner