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donnerai point ici ces rapports qu’on ne peut exprimer que par la formule même, ou par les logarithmes des termes de la progression entre les extrêmes 1 & 2. (Voyez TEMPÉRAMENT)

Comme au Genre Diatonique & au Chromatique, les Harmonistes en ajoutent un troiseme, savoir l’Enharmonique, ce troisieme Genre doit avoir aussi son Echelle, du moins par supposition : car quoique les Intervalles vraiment Enharmoniques n’existent point dans notre Clavier, il est certain que tout passage Enharmonique les suppose, & que l’esprit corrigeant sur ce point la sensation de l’oreille, ne passe alors d’une idée à l’autre qu’à la faveur de cet Intervalle sous-entendu. Si chaque Ton étoit exactement composé de deux semi-Tons mineurs, tout Intervalle Enharmonique seroit nul, & ce Genre n’existeroit pas. Mais comme un Ton mineur même contient plus de deux semi-Tons mineurs, le complément de la somme de ces deux semi-Tons au Ton ; c’est-à-dire, l’espace qui reste entre le Dièse de la Note inférieure, & le Bémol de la supérieure, est précisément l’Intervalle Enharmonique, appellé communément Quart-de-Ton. Ce Quart-de-Ton est de deux especes, savoir l’Enharmonique majeur & l’Enharmonique mineur, dont on trouvera les rapports au mot QUART-DE-TON.

Cette explication doit suffire à tout Lecteur pour concevoir aisément l’Echelle Enharmonique que j’ai calculée ; & insérée dans la Planche L. Fig. 3. Ceux qui chercheront de plus grands éclaircissemens sur ce point pourront lire le mot ENHARMONIQUE.