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doigts extrêmes qui sont le même jeu avec les deux moyens.

On peut trouver encore une succession harmonique ascendante par Dissonances, à la faveur de la Sixte-ajoutée ; mais cette succession, moins commune que celle dont je viens de parler, est plus difficile à ménager, moins prolongée, & les Accords se remplissent rarement de tous leurs Sons. Toutefois la marche des doigts auroit encore ici ses regles ; & en supposant, un entrelacement de Cadencés imparfaites, on y trouveroit toujours, ou les quatre doigts par Tierces, ou deux doigts joints : dans le premier cas, ce seroit aux deux inférieurs à monter, & ensuite aux, deux. supérieurs alternativement : dans le second, le supérieur. des deux doigts, joints doit monter avec celui qui est au-dessus de lui, & s’il n’y en a point, avec le plus bas de tous,&c.

On n’imagine pas jusqu’à quel point l’étude du Doigter, prise de cette maniere, peut faciliter la. pratique de l’Accompagnement.. Après un peu d’exercice les doigts prennent insensiblement l’habitude de marcher comme. d’eux-mêmes ; ils préviennent l’ esprit & accompagnent avec une facilité qui a de quoi surprendre. Mais il faut convenir que l’ avantage de cette méthode n’est pas sans inconvénient ;.car sans parler des Octaves & des Quintes de suite qu’on y rencontre à tout moment, il. résulte de tout ce remplissage une Harmonie brute & dure dont l’oreille est étrangement choquée, sur-tout dans les Accords par supposition.

Les Maîtres enseignent d’autres manieres de Doigter, fondées sur les mêmes principes, sujettes, il est vrai, à plus d’exceptions ; mais par lesquelles retranchant des sons, on