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ut, à la Quinte sol de cette Octave, à la Tierce mi de la double Octave, même aux Octaves de tout cela, frémiront toutes & résonneront à la fois ; & quand la premiere corde seroit seule, on distingueroit encore tous ces Sons dans sa résonnance. Voilà donc l’Octave, la Tierce majeure, & la Quinte directes. Les autres Consonnances se trouvent aussi par combinaisons ; savoir, la Tierce mineure, du mi au sol ; la Sixte mineure, du mêmei mi à l’ut d’en haut ; la Quarte, du sol à ce même ut ; & la Sixte majeure, du même sol au mi qui est au-dessus de lui.

Telle est la génération de toutes les Consonnances. I1 s’agiroit de rendre raison des Phénomenes.

Premièrement, le frémissement des cordes s’explique par l’action de l’air & le concours des vibrations. (Voyez UNISSON.) 2°. Que le son d’une corde soit toujours accompagné de ses Harmoniques (voyez ce mot.), cela paroît une propriété du Son qui dépend de sa nature, qui en est inséparable, & qu’on ne sauroit expliquer qu’avec des hypotheses qui ne sont pas sans difficulté. La plus ingénieuse qu’on ait jusqu’à présent imaginée sur cette matiere est, sans contredit, celle de M. de Mairan,dont M. Rameau dit avoir fait son profit.

3°. À l’égard du plaisir que les Consonnances sont à l’oreille, à l’exclusion de tout autre Intervalle, on en voit clairement la source dans leur génération. Les Consonnances naissent toutes de l’Accord parfait, produit par un Son unique, & réciproquement l’Accord parfait se forme par l’assemblage des Consonnances. Il est jonc naturel que l’Harmonie de