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Les anciens Grecs se servoient pour Caracteres dans le Musique, ainsi que dans leur Arihmétique, des lettres de leur Alphabet : mais au lieu de leur donner, dans la Musique, une valeur numéraire qui marquât les Intervalles, se contentoient de les employer comme Signes, les combinant en diverses manieres, les mutilant, les accouplant, les couchant, les retournant différemment, selon les Genres & les Modes, comme on peut voir dans le Recueil d’Alypius. Les Latins les imiteront, en se servant, à le exemple, des lettres de l’Alphabet, & il nous en reste encore la lettre jointe au nom de chaque Note de notre Echelle diatonique & naturelle.

Gui Arétin imagina les Lignes, les Portées, les Signes particuliers qui nous font demeurés sous le nom de Notes & qui sont aujourd’hui la Langue Musicale & universelle toute l’Europe. Comme ces derniers Signes, quoiqu’admis unanimement & perfectionnés depuis l’Arétin, ont encore de grands défauts, plusieurs ont tenté de leur substituer d’autres Notes : de ce nombre ont été Parran, Souhaitti Sauveur, Dumas, & moi-même. Mais comme, au fond, tous ces systèmes, en corrigeant d’anciens défauts auxquels on est tout accoutumé, ne faisoient qu’en substituer d’autre dont l’habitude est encore à prendre ; je pense que le Public à très-sagement fait de laisser les choses comme elles sont, & de nous renvoyer, nous & nos systêmes, au pays des vaines spéculations.

CARRILLON. Sorte d’Air fait pour être exécuté par plusieurs Cloches accordées à différens Tons. Comme on fait