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en ajuste d’autres qui ne signifient pas grand’chose, où l’on ne trouvé pour l’ordinaire pas plus d’esprit que de sens, où la Prosodie Françoise est ridiculement estropiée, & qu’on appelle encore, avec grande raison, des Canevas.

CANON, s. m. C’étoit dans la Musique ancienne une regle ou méthode pour déterminer les rapports des Intervalles. L’on donnoit aussi le nom de Canon à l’Instrument par lequel on trouvoit ces rapports, & Ptolomée à donne le même nom au Livré que nous avons de lui sur les rapports de tous les Intervalles harmoniques. En général on appelloit Sectio Canonis, la division du Monocorde par tous ces Intervalles, & Canon universalis, le Monocorde ainsi divisé, ou la Table qui le représentoit. (Voyez MONOCORDE.)

CANON, en Musique moderne, est une sorte de Fugue qu’on appelle perpétuelle, parce que les Parties, partant l’une après l’autre, répetent sans cessé le même Chant.

Autrefois, dit Zarlin, on mettoit à la tête des Fugues perpétuelles, qu’il appelle Fughe in conseguenza, certains avertissemens qui marquoient comment il faloit chanter ces sortes de Fugues, & ces avertissemens étant proprement les regles de ces Fugues, s’intituloient Canoni, réglés, Canons. De-là prenant le titre pour la chose, on a, par métonymie, nommé Canon, cette espece de Fugue.

Les Canons les plus aisés à faire & les plus communs, se prennent à l’Unisson ou à l’Octave ; c’est-à-dire, que chaque Partie répete sur le même ton le Chant de celle qui la précede. Pour composer cette espece de Canon, il ne