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CADENZA, s. f. Mot Italien, par lequel on indique un Point d’Orgue non écrit, & que l’Auteur laissé à la volonté de celui qui exécute la Partie principale, à fin qu’il y relativement au caractere de l’Air, les passages les plus venables à sa Voix, à son Instrument, ou à son goût.

Ce Point d’Orgue s’appelle Cadenza, parce qu’il se ordinairement sur la premiere Note d’une Cadence finale, & il s’appelle aussi Arbitrio, à cause de la liberté qu’on y laissé à l’Exécutant de se livrer à ses idées, & de suivre son propre goût. La Musique Françoise, sur-tout la vocale qui est extrêmement servile, ne laissé au Chanteur aucune pareille liberté, dont même il seroit fort embarrasse de faire usage.

CANARDER, v. n. C’est, en jouant du Hautbois, tirer un Son nasillard & rauque, approchant du cri du Canard : c’est ce qui arrive aux Commençans, & sur-tout dans le bas, pour ne pas serrer assez l’anche des levres. Il est aussi très-ordinaire à ceux qui chantent la Haute-Contre de Carnarder ; parce que la Haute-Contre est une Voix factice forcée, qui se sent toujours de la contrainte avec laquelle elle sort.

CANARIE, s. f. Espece de Gigue dont l’Air est dont l’air d’un mouvement encore plus vis que celui de la Gigue ordinaire : c’est pourquoi l’on le marque quelquefois par 6/16 : cette Danse n’est plus en usage aujourd’hui. (Voyez GIGUE.)

CANEVAS, s. m. C’est ainsi qu’on appelle à l’Opéra de Paris des paroles que le Musicien ajuste aux Notes d’un Air à parodier. Sur ces paroles, qui ne signifient rien, le Poete