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exprimées ou sous-entendues, il s’ensuit que toute l’Harmonie n’est proprement qu’une suite de Cadences.

Ce qu’on appelle Acte de Cadence, résulte toujours de deux Sons fondamentaux, dont l’un annonce la Cadence & l’autre la termine.

Comme il n’y a point de Dissonance sans Cadence, il n’y a point non plus de Cadence sans Dissonance exprimée ou sous-entendue : car pour faire sentir le repos, il faut que quelque chose d’antérieur le suspende, & ce quelque chose ne peut être que la Dissonance, ou le sentiment implicite de la Dissonance. Autrement les deux Accords étant également parfaits, on pourroit se repose sur le premier ; le second ne s’annonceroit point & ne seroit pas nécessaire. L’accord formé sur le premier Son d’une Cadence doit donc toujours être dissonant, c’est-à-dire, porter ou supposer une Dissonance.

À l’égard du second, il peut être consonnant ou dissonance selon qu’on veut établir ou éluder le repos. S’il est consonnant, la Cadence est pleine ; s’il est dissonant, la Cadence est évitée ou imitée.

On compte ordinairement quatre especes de Cadences ; savoir, Cadence parfaite, Cadence imparfaite ou irréguliere, Cadence interrompue & Cadence rompue. Ce sont les dénominations que leur à donne M. Rameau, & dont on verre ci-après les raisons.

I. Toutes les fois qu’après un Accord de Septieme la Balle-fondamentale descend de Quinte sur un Accord parfait, c’est une Cadence parfaite pleine, qui procede toujours