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especes ; savoir, mesure à deux & mesure à trois. à l’égard de la mesure à quatre, tout le monde convient qu’elle n’est que l’assemblage de deux mesures à deux tems : elle est traite comme telle dans la composition, & l’on peut compter que ceux qui pretendroient lui trouver quelque propriété particuliere, s’en rapporteroient bien plus à leurs yeux qu’à leurs oreilles.

Que le nombre des tems d’une mesure naturelle, sensible & agréable à l’oreille, soit borne à trois, c’est un fait d’expérience que toutes les spéculations du monde ne détruisent pas, on auroit beau chercher de subtiles analogies entre le tems de la mesure & les harmoniques d’un son, on trouveroit aussi-tôt une sixieme consonnance dans l’harmonie, qu’un mouvement à cinq tems dans la mesure, & quelle qu’en puisse être la raison, il est incontestable que le plaisir de l’oreille, & même sa sensibilité à la mesure, ne s’étend pas plus loin.

Tenons-nous en donc à ces deux genres de mesures, à deux & à trois tems : chacun des tems de l’une & de l’autre peuvent de même être partages en deux ou en trois parties égales, & quelquefois en quatre, six, huit, &c. par des sub-divisions de celle-ci, mais jamais par d’autres nombres qui ne seroient pas multiples de deux ou de trois.

Or, qu’une mesure soit à deux ou à trois tems, & que division de chacun de ses tems soit en deux ou en trois parties égales, ma méthode est toujours générale, & exprime tout avec la même facilite. On l’à déjà pu voir par le dernier exemple précédent, & l’on le verra encore par celui-ci, dans