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du mot correspondant, c’est-à-dire, du sol, du re, du la, &c. & je l’écris à la marge au haut de l’air que je veux noter : alors ce sol ou ce re qu’on peut appeller la clef, devient ut & servant de fondement à un nouveau ton & à une nouvelle gamme, toutes les notes du Clavier lui deviennent relatives, & ce n’est alors qu’en vertu du rapport qu’elles ont avec ce son fondamental qu’elles peuvent être employées.

C’est-là, quoiqu’on en puisse dire, le vrai principe auquel il faut s’attacher dans la composition, dans le prélude, & dans le Chant ; & si vous prétendez conserver aux notes leurs noms naturels, il faut nécessairement que vous les considériez tout à la fois sous une double relation, savoir, par rapport au C sol ut & à la gamme naturelle, & par rapport au son fondamental particulier, sur lequel vous êtes contraint d’en régler le progrès & les altérations. Il n’y à qu’un ignorant qui joue des dièses & des bémols sans penser au ton dans lequel il est ; alors Dieu fait quelle justesse il peut y avoir dans son jeu !

Pour former donc un éleve suivant ma méthode, je parle de l’instrument, car pour le Chant la chose est si aisée qu’il feroit superflu de s’y arrêter ; il faut d’abord lui apprendre à connoître & à toucher par leur nom naturel, c’est-a-dire, sur le clef d’ut, toutes les touches de son instrument. Ces premiers noms lui doivent servir de regle pour trouver ensuite les autres fondamentales, & toutes les modulations possibles des tons majeurs auxquels seuls il suffit de faire attention, comme je l’expliquerai bientôt.

Je viens ensuite à la clef sol, & après lui avoir fait toucher