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l’établissement de nos signes ; soit parce qu’il faudroit de trop grands nombres pour les exprimer ; soit enfin, parce que de tels nombres ne sont de nul avantage pour la facilite de l’intonation, qui doit être ici notre grand objet.

Au contraire, la seconde maniere de considérer les sons par leurs intervalles, renferme un nombre infini d’utilités : c’est sur elle qu’est sonde le système de la position, tel qu’il est pratique actuellement. Il est vrai que, suivant ce système, les notes n’ayant rien en elles-mêmes, ni dans l’espace qui les sépare, qui vous indique clairement le genre de l’intervalle, il faut anoner un tems infini avant que d’avoir acquis toute l’habitude nécessaire pour le reconnoître au premier coup-d’œil. Mais comme ce défaut vient uniquement du mauvais choix des signes, on n’en peut rien conclure contre le principe sur lequel ils sont établis, & l’on verra bientôt comment, au contraire, on tire de ce principe tous les avantages qui peuvent rendre l’intonation aisée à apprendre & à pratiquer.

Prenant ut pour ce son fondamental, auquel tous les autres doivent se rapporter, & l’exprimant par le chiffre 1, nous aurons à sa suite l’expression des sept sons naturels, ut, re, mi, fa, sol, la, si, par les sept chiffres, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 ; de façon que tant que le chant roulera dans l’étendue de ces sept sons ; il suffira de les noter chacun par son chiffre correspondant, pour les exprimer tous sans équivoque.

Il est évident que cette maniere de noter, conserve pleinement l’avantage si vante de la position : car, vous connoissez à l’œil, aussi clairement qu’il est possible, si un son est plus