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tôt fait ; mais je n’apprendrois rien à personne. M. Gautier se contente, pour m’y réfuter, de dire oui par-tout ou j’ai dit non ; & non par-tout ou j’ai dit oui ; je n’ai donc qu’a dire encore non par-tout ou j’avois dit non, oui par-tout ou j’avois dit oui, & supprimer les preuves, j’aurai très-exactement répondu. En suivant la méthode de M. Gautier, je ne puis donc répondre aux deux Parties de la réfutation sans en dire trop & peu ; or je voudrois bien ne faire ni l’un ni l’autre.

6. Je pourrois suivre une autre méthode, & examiner séparément les raisonnemens de M. Gautier, & le style de la réfutation.

Si j’examinois ses raisonnemens, il me seroit aise de montrer qu’ils portent tous à faux, que l’Auteur n’a point saisi l’etat de la question, & qu’il ne m’a point entendu.

Par exemple, M. Gautier prend la peine de m’apprendre qu’il y a des peuples vicieux qui ne sont pas savans, & je m’étois déjà bien doute que les Kalmouques, les Bedouins, les Caffres n’etoient pas des prodiges de vertu ni d’érudition. Si M. Gautier avoit donne les mêmes soins à me montrer quelque Peuple savant qui ne fut pas vicieux, il rn’auroit surpris davantage. Par-tout il me fait raisonner comme si j’avois dit que la Science est la seule source de corruption parmi les hommes ; s’il a cru cela de bonne-foi, j’admire la bonté qu’il a de me répondre.

Il dit quo le commerce du monde suffit pour politesse dont se pique un galant homme ; d’ou il conclut qu’on n’est pas fonde à en faire honneur aux Sciences : mais à quoi donc nous permettra-t-il d’en faire honneur ? Depuis que les