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des Académies, de l’éducation ; lisez la Prosopopée de Louis le-Grand & celle de Fabricius ; enfin, lisez la conclusion de M. Gautier & la même, & vous comprendrez cc que je veux dire.

3. Je pense en tout si différemment de M. Gautier, que s’il me faloit relever tons les endroits ou nous ne sommes pas de même avis, je serois oblige de le combattre, même dans les choses que j’aurois dites comme lui, & cela me donneroit un air contrariant que je voudrois bien pouvoir éviter. Par exemple, en parlant de la politesse, il fait entendre très-clairement que pour devenir homme de bien, il est bon de commencer par être hypocrite, & que la fausseté est un chemin sur pour arriver à la vertu. Il dit encore que les vices ornes par la politesse ne sont pas contagieux, comme ils le seroient, s’ils se presentoient de front avec rusticité ; que l’art de pénétrer les hommes a fait le même progrès celui de se déguiser ; qu’on est convaincu qu’il ne faut pas compter sur eux, à moins qu’on ne leur plaise ou qu’on ne leur soit utile ; qu’on fait évaluer les offres spécieuses de la politesse ; c’est-à-dire, sans doute, que quand deux hommes se sont des complimens, & que l’un dit à l’autre dans le fond de son cœur ; je vous traite comme un sot, & je me moque de vous, l’autre lui répond dans le fond du sien ; je sais que vous mentez imprudemment, mais je vous le rends de mon mieux. Si j’avois voulu employer la plus amere ironie, j’en aurois pu dire à-peu-près autant.

4. On voit a chaque page de la réfutation, que l’Auteur n’entend point ou ne veut point entendre l’ouvrage qu’il réfute,