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Dans d’autres plantes en aſſez grand nombre, l’ovaire ſe trouve placé, non dans les pétales, mais au-deſſous d’eux ; ce que vous pouvez voir dans la Roſe ; car le Grate-cu qui en eſt le fruit, eſt ce corps verd & renflé que vous voyez au-deſſous du calice, par conſéquent auſſi au-deſſous de la corolle qui de cette maniere couronne cet ovaire & ne l’enveloppe pas. J’appellerai celles-ci fleurs ſuperes, parce que la corolle eſt au-deſſus du fruit. On pourroit faire des mots plus franciſés : mais il me paroît avantageux de vous tenir toujours le plus près qu’il ſe pourra des termes admis dans la Botanique, afin que ſans avoir beſoin d’apprendre ni latin ni grec, vous puiſſiez néanmoins entendre paſſablement le vocabulaire de cette ſcience, pédanteſquement tire de ces deux langues, comme ſi pour connoître les plantes, il faloit commencer par être un ſavant grammairien.

Tournefort exprimoit la même diſtinction en d’autres termes : dans le cas de la fleur infere, il diſoit que le piſtil devenoit fruit : dans le cas de la fleur ſupere, il diſoit que le calice devenoit fruit. Cette maniere de s’exprimer pouvoit être auſſi claire, mais elle n’etoit certainement pas auſſi juſte. Quoi qu’il en ſoit, voici une occaſion d’exercer, quand il en ſera tems, vos jeunes éleves à ſavoir démêler les mêmes idées, rendues par des termes tout différens.

Je vous dirai maintenant que les plantes ombelliferes ont la fleur ſupere, ou poſée ſur le fruit. La corolle de cette fleur eſt à cinq pétales appellés réguliers, quoique ſouvent les deux pétales qui ſont tournés en-dehors dans les fleurs qui bordent l’ombelle, ſoient plus grands que les trois autres.