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ceux qui ne s’y ſoumettent pas, exigent de la part des lecteurs, le même travail pour la concordance auquel ils étoient forcés pour les livres qui ont précédé. On a obligation à M. Crantz, malgré ſa passion contre M. Linnæus, d’avoir, en rejettent ſon ſystême, adopte ſa nomenclature. Mais M. Haller, dans ſon grand & excellent traite des plantes alpines, rejette à la fois l’un & l’autre, & M. Adanſon fait encore plus, il prend une nomenclature toute nouvelle & ne fournit aucun renſeignement pour y rapporter celle de M. Linnæus. M. Haller cite toujours les genres & quelquefois les phraſes des eſpeces de M. Linnæus, mais M. Adanson n’en cite jamais ni genre ni phraſes. M. Haller s’attache à une ſynonymie exacte, par laquelle, quand il n’y joint pas la phraſe de M. Linnæus, on peut du moins la trouver indirectement par le rapport des ſynonymes. Mais M. Linnæus & ſes livres ſont tout-à-fait nuls pour M. Adanſon & pour ſes lecteurs, il ne laiſſe aucun renſeignement par lequel on s’y puiſſe reconnoître. Ainſi il faut opter entre M. Linnæus & M. Adanson qui l’exclud ſans miſéricorde, & jetter tous les livres de l’un ou de l’autre au feu. Ou bien il faut entreprendre un nouveau travail qui ne ſera ni court ni facile pour faire accorder deux nomenclatures, qui n’offrent aucun point de réunion.

De plus, M. Linnæus n’a point donne une ſynonymie