Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

& que quand il y avoir des couronnes pour les vainquez des jeux du Cirque, il n’y en avoir plus pour celui qui sauvoit la vie à un Citoyen. Qu’on ne croye pas, au reste, que ceci soit particulier à Rome. Il fut un tems ou la République d’Athenes etoit assez riche pour dépenser des sommes immenses à ses spectacles, & pour payer très-chèrement les Auteurs, les Comédiens, & même les Spectateurs : ce même tems fut celui ou il ne se trouva point d’argent pour défend l’Etat contre les entreprises de Philippe.

Un vient enfin aux peuples modernes ; & je n’ai garde suivre les raisonnemens qu’on juge à propos de faire à ce set sujet. Je remarquerai seulement que c’est un avantage peu honorable que celui qu’on se procure, non en réfutant les raisons de son adversaire, mais en l’empêchant de les dire.

Je ne suivrai pas non plus toutes les réflexions qu’on prend la peine de faire sur le luxe, sur la politesse, sur l’admirable éducation de nos enfans,*

[* Il ne faut pas demander si les peres & les maîtres seront attentifs à écarter mes dangereux ecrits des yeux leurs enfans & de leurs élevés. En effet, quel affreux désordre, quelle indécence ne seroit-ce point, si ces enfans si bien élevés venoient à dédaigner tout de jolies choses, & à préférer tout de bon la vertu au savoir ? Ceci me rappelle la réponse d’un précepteur Lacédémonien à qui l’on demandoit par moquerie ce qu’il enseigneroit à son éleve. Je lui apprendrai, dit-il, à aimer les choses honnêtes. Si je rencontrois un tel homme parmi nous, je lui dirois à l’oreille : gardez-vous bien de parler ainsi ; car vous jamais n’auriez de disciples ; mais dites que vous leur apprendrez à babiller agréablement, & je vous réponds de votre fortune.] sur les meilleures méthodes pour étendre nos connoissances, sur l’utilité des Science & l’agrément des beaux-Arts, & sur d’autres points dont plusieurs