communes, il n’y en a qu’un qui traite du Droit politique & des matières de gouvernement. Si l’autre en traite, ce n’est que dans un extrait du premier. Ainsi je suppose que c’est sur celui-ci seulement que tombe l’accusation. Si cette accusation portoit sur quelque passage particulier, on l’auroit cité sans doute ; on en auroit du moins extrait quelque maxime, fidèle ou infidèle, comme on a fait sur les points concernant la religion.
C’est donc le système établi dans le corps de l’ouvrage qui détruit les Gouvernements : il ne s’agit donc que d’exposer ce système, ou de faire une analyse du Livre ; & si nous n’y voyons évidemment les principes destructifs dont il s’agit, nous saurons du moins où les chercher dans l’ouvrage, en suivant la méthode de l’auteur.
Mais, Monsieur, si, durant cette analyse, qui sera courte, vous trouvez quelque conséquence à tirer, de grâce, ne vous pressez pas. Attendez que nous en raisonnions ensemble. Après cela, vous y reviendrez, si vous voulez.
Qu’est-ce qui fait que l’état est un ? C’est l’union de ses membres. & d’où naît l’union de ses membres ? De l’obligation qui les lie. Tout est d’accord jusqu’ici.
Mais quel est le fondement de cette obligation ? Voilà où les Auteurs se divisent. Selon les uns, c’est la force ; selon d’autres, l’autorité paternelle ; selon d’autres, la volonté de Dieu. Chacun établit son principe, & attaque celui des autres. Je n’ai pas moi-même fait autrement : &, suivant la plus saine partie de ceux qui ont discuté ces matières, j’ai posé pour fondement du Corps politique la convention