Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

Selon l’Edit, le Consistoire & le Conseil sont juges naturels chacun dans sa partie, l’un de la doctrine, & l’autre du délit. Ainsi la puissance civile & l’ecclésiastique restent chacune en son entier sous l’autorité commune du Souverain : & que signifieroit ici ce mot même de Puissance civile, s’il n’y avoit une autre Puissance sous-entendue ? Pour moi je ne vois rien dans ce passage qui change le sens naturel de ceux que j’ai cités. Et bien-loin de-là ; les lignes qui suivent les confirment, en déterminant l’état où le Consistoire doit avoir mis la procédure avant qu’elle soit portée au Conseil. C’est précisément la conclusion contraire à celle que l’Auteur en voudroit tirer.

Mais voyez comment, n’osant attaquer l’ordonnance par les termes, il l’attaque par les conséquences.

"L’Ordonnance a-t-elle voulu lier les moins à la puissance civile, & l’obliger à ne réprimer aucun délit contre la Religion qu’apres que le Consistoire en auroit connu ? Si cela étoit ainsi, il en résulteroit qu’on pourroit impunément écrire contre la Religion : car en faisant semblant de se ranger, l’Accusé pourroit toujours échapper ; & celui qui auroit diffamé la Religion par toute la terre, devroit être