Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t6.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

Quoi ! vous Novateurs, sur votre seule opinion, soutenus de quelques centaines d’hommes, vous brûlez vos adversaires ; & nous, avec quinze siecles d’antiquité, & la voix de cent millions d’hommes, nous aurons tort de vous brûler ? Non, cessez de parler, d’agir en Apôtres, ou montrez vos titres ; ou, quand nous serons les plus forts, vous serez très-justement traités en imposteurs. "

À ce discours, voyez-vous, Monsieur, ce que nos Réformateurs auroient eu de solide à répondre ? Pour moi je ne le vois pas. Je pense qu’ils auroient été réduits à se taire ou à faire des miracles. Triste ressource pour des amis de la vérité !

Je conclus de-là qu’établir la nécessité des miracles en preuve de la mission des Envoyés de Dieu qui prêchent une doctrine nouvelle, c’est renverser la Réformation de fond-en-comble ; c’est faire, pour me combattre, ce qu’on m’accuse faussement d’avoir fait.

Je n’ai pas tout dit, Monsieur, sur ce Chapitre ; mais ce qui me reste à dire ne peut se couper, & ne fera qu’une trop longue Lettre : il est tems d’achever celle-ci