ou plutôt dans les Lettres écrites de la Campagne, ouvrage qui leur sert de manifeste, & dans lequel seul ils daignent raisonner avec vous.
"Mes Livres sont, disent-ils, impies, scandaleux, téméraires, pleins de blasphêmes & de calomnies contre la Religion. Sous l’apparence des doutes, l’Auteur y a rassemblé tout ce qui peut tendre à sapper, ébranler & détruire les principaux fondemens de la Religion Chrétienne révélée. "
"Ils attaquent tous les Gouvernemens. "
"Ces Livres sont d’autant plus dangereux & répréhensibles, qu’ils sont écrits en français, du style le plus séducteur, qu’ils paraissent sous le nom & la qualification d’un Citoyen de Geneve, & que, selon l’intention de l’Auteur, l’émile doit servir de guide aux peres, aux meres, aux précepteurs."
"En jugeant ces Livres, il n’a pas été possible au Conseil de ne jetter aucun regard sur celui qui en étoit présumé l’Auteur. "
Au reste, le Décret porté contre moi n’est, continuent-ils, " ni un jugement, ni une sentence, mais un simple appointement provisoire, qui laissoit dans leur entier mes exceptions & défenses, & qui, dans le cas prévu, servoit de préparatoire à la procédure prescrite par les Edits & par l’Ordonnance Ecclésiastique. "
À cela, les Représentans, sans entrer dans l’examen de la Doctrine, objecterent ; "que le Conseil avoit jugé sans formalités