LETTRES
ECRITES
DE LA MONTAGNE.
Non, Monsieur, je ne vous blâme point de ne vous être
pas joint aux Représentans pour soutenir ma cause. Loin
d’avoir approuvé moi-même cette démarche, je m’y suis
opposé de tout mon pouvoir, & mes parens s’en sont retirés
à ma sollicitation. L’on s’est tu quand il faloit parler ; on a
parlé quand il ne restoit qu’à se taire. Je prévis l’inutilité des
représentations, j’en pressentis les conséquences : je jugeai que
leurs suites inévitables troubleroient le repos public, ou changeroient
la constitution de l’État. L’événement a trop justifié
mes craintes. Vous Voilà réduits à l’alternative qui m’effrayoit.
La crise où vous êtes exige une autre délibération dont je ne
suis plus l’objet. Sur ce qui a été fait, vous demandez ce que
vous devez faire : vous considérez que l’effet de ces démarches,
étant relatif au corps de la Bourgeoisie, ne retombera
pas moins sur ceux qui s’en sont abstenus que sur ceux qui les
ont faites. Ainsi, quels qu’aient été d’abord les divers avis,
l’intérêt commun doit ici tout réunir. Vos droits réclamés &