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J’interdis à mon Eleve les métiers malsains, mais non pas les métiers pénibles, ni même les métiers périlleux. Ils exercent à la fois la force & le courage ; ils sont propres aux hommes seuls ; les femmes n’y prétendent point : comment n’ont-ils pas honte d’empiéter sur ceux qu’elles font ?

Luctantur paucae, comedunt coliphia paucae.
Vos lanam trahitis, calathisque peracta refertis
Vellera...... [1]

En Italie on ne voit point de femmes dans les boutiques ; & l’on ne peut rien imaginer de plus triste que le coup d’œil des rues de ce pays-la pour ceux qui sont accoutumes a celles de France & d’Angleterre. En voyant des marchands de modes vendre aux dames des rubans, des pompons, du réseau, de la chenille, je trouvois ces parures délicates bien ridicules dans de grosses mains, faites pour souffler la forge & frapper sur l’enclume. Je me disais : Dans ce pays les femmes devraient, par représailles, lever des boutiques de fourbisseurs & d armuriers. Eh ! que chacun fasse & vende les armes de son sexe. Pour les connaître, il les faut employer.

Jeune homme, imprime à tes travaux la main de l’homme. Apprends à manier d’un bras vigoureux la hache & la scie, à équarrir une poutre, à monter sur un comble, à poser le faite, à l’affermir de jambes de force & d’entraits ;

  1. Juven. Sat.II