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LETTRE XLII. À JULIE.

Je reçois votre lettre & je pars à l’instant : ce sera toute ma réponse. Ah ! cruelle ! que mon cœur en est loin, de cette odieuse vertu que vous me supposez, & que je déteste ! Mais vous ordonnez, il faut obéir. Dussé-je en mourir cent fois, il faut être estimé de Julie.

LETTRE XLIII. À JULIE.

J’arrivai hier matin à Neuchâtel ; j’appris que M. de Merveilleux étoit à la campagne, je courus l’y chercher ; il étoit à la chasse, & je l’attendis jusqu’au soir. Quand je lui eus expliqué le sujet de mon voyage, & que je l’eus prié de mettre un prix au congé de Claude Anet, il me fit beaucoup de difficultés. Je crus les lever, en offrant de moi-même une somme assez considérable, & l’augmentant à mesure qu’il résistoit ; mais n’ayant pu rien obtenir, je fus obligé de me retirer, après m’être assuré de le retrouver ce matin, bien résolu de ne plus le quitter jusqu’à ce qu’à force d’argent ou d’importunités, ou de quelque maniere que ce pût être, j’eusse obtenu ce que j’étois venu lui demander.