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Je voyois diminuer journellement le petit capital que j’avois devant moi. Deux ou trois ans suffisoient pour en consumer le reste, sans que je visse aucun moyen de le renouveler, à moins de recommencer à faire des livres ; métier funeste auquel j’avois déjà renoncé. Persuadé que tout changeroit bientôt à mon égard, & que le public revenu de sa frénésie en feroit rougir les puissances ; je ne cherchois qu’à prolonger mes ressources jusqu’à cet heureux changement, qui me laisseroit plus en état de choisir parmi celles qui pourroient s’offrir. Pour cela je repris mon Dictionnaire de musique, que dix ans de travail avoient déjà fort avancé, & auquel il ne manquoit que la dernière main & d’être mis au net. Mes livres qui m’avoient été envoyés depuis peu, me fournirent les moyens d’achever cet ouvrage : mes papiers qui me furent envoyés en même temps, me mirent en état de commencer l’entreprise de mes mémoires, dont je voulois uniquement m’occuper désormais. Je commençai par transcrire des lettres dans un recueil qui pût guider ma mémoire dans l’ordre des faits & des temps. J’avois déjà fait le triage de celles que je voulois conserver pour cet effet, & la suite depuis près de dix ans n’en étoit point interrompue. Cependant en les arrangeant pour les transcrire, j’y trouvai une lacune qui me surprit. Cette lacune étoit de près de six mois, depuis Octobre 1756 jusqu’au mais de Mars suivant. Je me souvenois parfaitement d’avoir mis dans mon triage nombre de lettres de Diderot, de De Leyre, de Mde. D’

[Epina] y, de Mde. de C

[henonceau] x, etc., qui remplissoient cette lacune, & qui ne se trouvèrent plus. Qu’étoient-elles